Les familles endeuillées sont de plus en plus sensibles à l’impact environnemental des obsèques de leurs proches. Cercueils en carton, urnes biodégradables, inhumation en cimetière paysager ou dépôt de cendres en forêt : des alternatives durables commencent à voir le jour en France. Comment organiser des funérailles respectueuses de la planète et de vos convictions ? Éléonore, conseillère funéraire L’autre rive, vous éclaire.
Qu’il s’agisse d’une volonté du défunt ou des proches, réduire l’empreinte environnementale des funérailles est une demande de plus en plus fréquente. « L’aspect écologique mais aussi l'aspect social sont très importants pour les familles » souligne Éléonore, conseillère funéraire à L’autre rive.
Les premières questions posées en agence concernent souvent la composition et la provenance des matériaux :
L’idée reçue selon laquelle les obsèques vertes seraient réservées à une frange « conscientisée » de la population reste tenace. Pourtant, Éléonore le constate chaque jour chez L’autre rive : « La prise de conscience écologique se généralise dans la société, quel que soit le milieu social ou le budget. »
Tout le monde se sent aujourd’hui concerné par les considérations éthiques de préservation de l’environnement. « J’ai reçu il y a peu une dame d’un âge avancé, bien loin du cliché bobo-militant-écolo. Elle souhaitait que ses obsèques soient les plus neutres en carbone possible, tout simplement car elle aime la nature. »
Le souhait de funérailles vertueuses répond bien sûr à des convictions d’ordre idéologique mais aussi spirituel. L’hommage funéraire reflète surtout la manière dont le défunt appréhendait la vie. Et cela ne coûte pas forcément plus cher, au contraire.
Comment organiser des obsèques écologiques ? Du choix du cercueil à celui du lieu de repos, il y a de nombreuses façons de limiter l’impact environnemental des funérailles, dans le respect de la (drastique) réglementation française.
Les pompes funèbres L’autre rive s’engagent à favoriser les alternatives écoresponsables et le circuit court. Cela passe par exemple par :
Nous continuons à polluer même après notre disparition : particules fines rejetées dans l’air lors de la crémation, formol des soins de conservation (thanatopraxie) qui se répand dans les milieux, artificialisation des sols (caveaux funéraires)... « Heureusement, des initiatives existent pour limiter l’impact des obsèques sur l’environnement », rassure la conseillère funéraire.
Ainsi, la loi Labbé de 2017 interdit l’usage de produits phytosanitaires dans tous les espaces verts publics de France. Cela vaut évidemment pour les cimetières, dits alors cimetières « zéro phyto ». Désherbage manuel des allées, plus de gazon et de plantes vivaces couvrantes... le recours à ces solutions naturelles présente 3 avantages :
« En 2018 et 2020, on a même pu observer des familles de renardeaux élire domicile au Père-Lachaise et au cimetière écologique d’Ivry », ajoute Éléonore.
À ce sujet, voir aussi : Cimetière écologique d’Ivry : des funérailles à faible impact environnemental
En Haute-Garonne se trouve la première forêt cinéraire de France. Propriété de la commune d’Arbas, elle accueille défunts et familles depuis mai 2020. Le principe : après la crémation, les cendres sont déposées dans une urne biodégradable inhumée au pied d’un arbre, trait d’union symbolique entre terre et ciel. Une simple plaque nominative en bois tenue par une corde fait office de sépulture. Les proches viennent s’y recueillir dans un cadre apaisant et protecteur.
Malheureusement, cette pratique funéraire, déjà largement répandue en Allemagne, peine à se développer en France. La loi assimile en effet l’inhumation d’urnes biodégradables à de la dispersion en pleine nature. Or la dispersion serait incompatible avec la mise à disposition de concessions perpétuelles en forêt cinéraire, telle qu’imaginée par la société Cim’Tree, à l’origine du projet d’Arbas.
Si vous optez pour l’inhumation, la sépulture paysagère reste envisageable. Ici la pierre tombale est remplacée par une stèle autour de laquelle un mini-jardin est aménagé.
La France est connue pour sa réglementation funéraire draconienne. Et si nous nous inspirions de nos voisins européens pour rendre les obsèques plus respectueuses de la nature ? Tour d’horizon des innovations écologiques funéraires d’ici et d’ailleurs :
En Angleterre, cela fait longtemps que des artisans vanniers confectionnent d’élégants cercueils en osier recouverts de rotin. Les cercueils en laine (feutre) assurent quant à eux un dernier voyage dans un cocon de douceur.
Conçu par le bio-designer néerlandais Bob Hendrikx, ce cercueil biodégradable à base de mycélium (partie filandreuse du champignon) accélère naturellement le retour à la terre tout en l’enrichissant en nutriments. Il reste illégal en France.
En débat en Belgique et aux États-Unis, l’humusation (interdite en France) est un processus contrôlé de transformation des corps en substances nutritives (l’humus). Le défunt repose à même la terre, recouvert de matières végétales riches en micro-organismes.
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