Lorsque la vie nous confronte à la perte d'un être cher, la nécessité de prendre des décisions délicates et empreintes d'émotion devient incontournable. Parmi ces choix cruciaux, celui de la chambre funéraire occupe une place centrale. Où va être conservé le corps en attendant la célébration des obsèques ? Sélectionner le lieu où reposera votre proche avant le dernier adieu est une étape complexe, exigeant à la fois sensibilité et pragmatisme. Cet article vise à vous guider à travers les aspects essentiels à considérer lors du choix d'un funérarium (tarif, proximité, service…), que vous résidiez à Paris et sa banlieue ou en province. Ainsi, vous pourrez prendre une décision éclairée, en toute liberté et peut-être en anticipant pour plus de sérénité.
La chambre mortuaire et la chambre funéraire ont toutes les deux la même vocation : accueillir le défunt juste après sa mort et en attendant le jour de ses obsèques. La seule différence sera le lieu où le décès survient.
La chambre mortuaire se situe dans un établissement de santé, hôpital, CHU ou parfois en maison de retraite. Elle ne peut accueillir que les personnes décédées dans l’établissement. Juste après son décès, le défunt va obligatoirement en chambre mortuaire appelée aussi « morgue ». Ce lieu ne propose que des cellules réfrigérées et des salons temporaires où les temps de visite sont fréquemment sur rendez-vous. C’est souvent un endroit quelque peu « austère » qui dépend des horaires d’ouverture de l’institution, et qui impose quelques règles notamment durant les visites. C’est là que sera réalisée occasionnellement la toilette légère et l’habillage. La mise en cercueil se fera le plus souvent par l’agence des pompes funèbres. Sur Paris, certaines chambres mortuaires font la mise en bière (Hôpitaux Cochin et Pompidou par exemple).
« Lorsque le décès survient à l’hôpital, les familles sont libres de choisir un autre lieu, mais dans la majorité des cas et généralement aussi pour des raisons de coût, le défunt reste dans la chambre mortuaire de l’établissement. Un laps de temps où les proches peuvent choisir l’agence de pompes funèbres qui va les accompagner. Ce choix est totalement libre et le personnel de l’hôpital doit remettre à la famille la liste exhaustive des entreprises présentes en proximité. Ce registre est officiel et édité par la Préfecture. D’où l’importance d’anticiper le choix de l’agence de pompes funèbre pour trouver la plus adaptée à vos besoins » explique Maryline, conseillère funéraire L'autre rive à Lagny-sur-Marne (Ile-de-France).
La chambre funéraire est une structure extérieure, à part entière : elle est gérée par une entreprise de pompes funèbres, pour son compte propre ou celui d’une municipalité. Elle est aussi qualifiée de « funérarium » ou bien encore « salon funéraire », « athanée » ou « maison funéraire ». C’est là que l’on accueille les défunts afin de les préparer pour les obsèques. Cela suppose les soins post-mortem, la mise en cercueil dans une atmosphère réfrigérée. Une chambre funéraire peut proposer des cellules réfrigérées, des salons temporaires et des salons permanents.
« Le choix de la chambre funéraire est totalement libre. Les familles peuvent se conformer aux dernières volontés du défunt, ou bien réfléchir en termes pratiques pour trouver une chambre funéraire proche de son domicile ou du lieu de la cérémonie. Il est à préciser que les familles peuvent aussi décider de conserver le défunt à domicile » éclaire Alexia, conseillère funéraire L'autre rive à Lyon.
Notez également que les obsèques peuvent être organisées par des pompes funèbres différentes de l'entreprise qui conserve le corps jusqu'à la cérémonie. Alexia complète : « Nous conseillons aux familles d'être particulièrement attentives à la qualité de l'écoute et de l'accompagnement du conseiller funéraire, ce qui leur permettra de préparer un hommage qui a du sens. Organiser des obsèques personnalisées, qui illustrent la vie du défunt, est une première étape essentielle dans le travail de deuil qui démarre . »
La demande d'admission en funérarium est faite à la mairie du lieu où va reposer le défunt. Une déclaration de transfert sans cercueil est à envoyer à la mairie du lieu de décès. L'accueil doit intervenir dans un délai de 48 heures à compter du décès.
Lorsque le défunt repose au funérarium en attendant le jour de ses funérailles, les coûts varient en fonction du choix des familles en termes de nombre de jours et de prestations.
À Paris et en Ile-de-France :
En province :
Certaines chambres funéraires peuvent proposer une facturation à la journée et des services associés (accès 24h/24).
Le salon permanent permet, comme son nom l’indique, de pouvoir voir le défunt 24h/24. Cela impose obligatoirement des soins de conservation, réalisés par un thanatopracteur.
Quand les familles font le choix d’un salon permanent - que seules les chambres funéraires privées proposent - c’est souvent pour avoir plus d’intimité, croiser peu de monde, et pouvoir y aller quand les familles et les proches le veulent, parfois en plein milieu de la nuit.
À Paris ou en province :
Lorsque le décès survient à l’hôpital, le défunt sera accueilli dans la chambre mortuaire de l’établissement. Celle-ci est gratuite durant les 72 1ères heures. Au-delà, vous devrez régler des frais journaliers dont le prix est fixé par la direction de l’hôpital. Il s’agit d’une cellule réfrigérée.
Voici le coût estimatif pour une chambre mortuaire en établissement hospitalier pour 6 jours ouvrés (6 jours ouvrés étant la durée légale à ne pas dépasser entre un décès et les funérailles. Pour obtenir un délai supplémentaire, une demande d’autorisation doit être faite en Préfecture : ces démarches sont entièrement réalisées par l’agence de pompes funèbres) :
Lorsque le défunt a souscrit un contrat auprès d'une mutuelle, les frais funéraires seront alors partiellement ou totalement pris en charge. En l'absence de contrats obsèques, les héritiers sont tenus d'assumer les frais. Ce sont alors les actifs successoraux qui permettent de couvrir les dépenses.
Si le défunt n’a pas émis de souhait particulier, ce choix incombe aux proches et dépendra de leur volonté.
« Nous sommes à l’écoute des familles que nous accompagnons, et voyons avec elles la meilleure solution selon leurs souhaits et leurs contraintes » précise Alexia, conseillère funéraire de l'agence L'autre rive à Lyon 4e. Parmi les critères qui peuvent guider leur choix, notons le prix et la praticité.
« Certaines familles nous disent qu’elles n’ont pas l’intention de rendre visite au défunt durant le laps de temps précédant les funérailles. Elles font donc le choix de l’option la plus économique » indique Alexia.
Les familles qui ont déjà vécu un décès optent souvent pour la même chambre funéraire pour d’autres funérailles dans la famille.
Les proches considèrent la proximité du funérarium, soit avec leur lieu de vie, soit avec le lieu de cérémonie. « Durant la préparation de funérailles, il faut penser à beaucoup de choses, des décisions à prendre dans une période où la douleur et la tristesse freinent les démarches. L’aspect pratique est assez déterminant pour les familles » complète Alexia.
Pouvoir se rendre à la chambre funéraire le dimanche ou les jours fériés, disposer d’un parking dédié, la possibilité de présenter des photos via un cadre numérique, disposer d’une salle de cérémonie… autant de prestations associées qui peuvent être proposées. « Sur Lyon par exemple, il existe un groupement de chambres funéraires qui propose des salons temporaires comme à l’hôpital. Les familles réservent un créneau de 2h par exemple. Le défunt est mis en salon, ici nul besoin de soins » renseigne Alexia.
Sur Paris, quelques cérémonies sont possibles au sein de la chambre funéraire. « J’ai déjà pu organiser des célébrations avec les proches. Des moments calmes où nous pouvons déposer des fleurs, mettre des bougies, écouter de la musique, lire des textes… » précise Maryline.
Alexia souhaite le rappeler : « Dès que cela est possible, j’encourage les familles à personnaliser le lieu lors de leur visite avec des fleurs, des photos, et même des bougies. Ce sont des moments importants dans le processus du deuil. En tant que conseillers, nous sommes là pour accompagner les familles afin qu'elles se donnent la liberté de dire au revoir ».
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